Globalement, CÉSAR est un système très performant. C’est juste que pour bien l’entretenir et le réparer, il faut transporter des obusiers à la Pologne.
Naturellement, un service conçu pour assurer toutes les opérations de service nécessaires pour ces installations d’artillerie automotrices de fabrication française basées en Ukraine serait une option beaucoup plus pratique. Mais pour l’instant, il n’y a pas moyen de contourner ce problème.
L’Ukraine a reçu 18 plates-formes d’artillerie automotrices CAESAR sous forme d’assistance militaire de la France en avril 2022. Cela signifie que ces armes participent à d’intenses batailles depuis plus de six mois maintenant. Une telle intensité des opérations augmente également le besoin de réparations.
De tous les obusiers CAESAR en service dans l’armée ukrainienne, toutes les unités ne peuvent pas être actives en même temps. Dans certaines situations, l’équipement a besoin de réparations lourdes avant de pouvoir être renvoyé au front. Même lorsque des réparations relativement mineures sont nécessaires, plusieurs plates-formes CAESAR attendent leur tour pour recevoir un entretien approprié.
L’une des principales opérations d’entretien de routine consiste à remplacer les tourelles de ces machines. Après avoir épuisé leurs ressources techniques, les canons des armes à feu doivent être soit réparés, soit remplacés par de nouveaux.
La plupart des opérations de maintenance sont tout à fait standard et ne sont pas inattendues. Le ministre français de la Défense, François Lecorneau, a toutefois reconnu que « certains dommages aux canons automoteurs CAESAR deviennent graves ». Il a également ajouté que le besoin d’entretien des équipements de fabrication française et de formation du personnel technique devient un obstacle aux combats.
Selon le ministre ukrainien de la Défense Oleksiy Reznikov, l’Ukraine ne peut fournir de manière indépendante que des niveaux de maintenance de base pour ses installations d’artillerie CAESAR.
Il s’agit d’opérations de réparation et d’entretien «rapides» généralement effectuées par des spécialistes ukrainiens immédiatement après la bataille. Il s’agit de tâches techniques de complexité moyenne déjà maîtrisées par des entreprises en Ukraine.
Si des travaux techniques plus complexes sont nécessaires, alors CAESAR doit être transporté jusqu’au territoire de la Pologne, et tout le travail y est effectué. C’est pourquoi le ministère ukrainien de la Défense vise une coopération plus étroite avec les entreprises françaises pour faciliter la réparation des équipements militaires de fabrication française sur le territoire ukrainien. Dans le scénario idéal, l’Ukraine aurait besoin de disposer d’installations pour effectuer l’ensemble du cycle de maintenance des obusiers CAESAR sur son propre territoire.