Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, entend augmenter le budget de la défense japonaise. D’ici 2027, il passerait à 2% du PIB national. L’archipel deviendra ainsi l’un des pays les plus dépensiers au monde en matière de défense.
Entretien réalisé par Marine Henriot – Cité du Vatican
C’est un changement drastique que le Japon s’apprête à opérer dans sa politique de défense. De tradition pacifiste depuis la Seconde guerre mondiale, l’archipel annonce vouloir augmenter son budget de défense, qui jusqu’ici s’élève à 1 % de son PIB. Le Premier ministre, Fumio Kishida entend le passer à 2 % du PIB japonais, soit près de 40 milliards d’euros, ce qui en a gagné un des pays les plus dépensiers au monde en matière de défense.
Cette augmentation s’étalerait entre 2023 et 2027. Une rupture dans la politique japonaise. 2012 le budget de dépenses augmentait depuis des sommes élevées, mais jamais de telles sommes n’ont été déployées pour la défense de l’archipel.
Dans les clous de la Constitution ?
Une décision prise par le gouvernement japonais pour faire face à une série de menaces importantes dans la zone Asie orientale : la militarisation de la Chine dans cette zone, les menaces nord-coréennes et la présence militaire russe grandissante.
Un changement de posture de défense qui n’est pas nécessairement un changement de doctrine, détaille Edouard Pflimlin, chercheur en relations internationales, «la question est de savoir si c’est une doctrine offensive ou non, jusqu’à présent les annonces qui ont été faites concernent une doctrine défensive», et entre donc dans « le droit à l’autodéfense » défini dans la Constitution de 1946, «on ne prononce jamais le terme »d’offensif », c’est une question d’interprétation de la Constitution».