L’archevêque de Westminster a écrit une lettre au Premier ministre britannique pour exprimer sa préoccupation par rapport au projet du gouvernement de Liz Truss de transférer l’ambassade du Royaume-Uni en Israël de Tel Aviv à Jérusalem. Cela menacerait une paix durable entre Palestiniens et Israéliens, estime le chef de l’Église catholique britannique.
Liz Truss prévoit la possibilité de transférer le siège de la représentation diplomatique britannique en Israël de Tel Aviv, où presque tous les États ont établi leur ambassade, à Jérusalem, comme l’ont fait les États-Unis en 2018 sous la présidence de Donald Trump . Cette question, loin d’être logistique, est éminemment politique et délicate au regard de la situation complexe en Terre Sainte. Si aucune décision n’a encore été prise, sa simple évocation provoque de vives réactions.
Le cardinal Vincent Nichols exprime ainsi « sa vive préoccupation » dans une lettre adressée à la cheffe du gouvernement britannique. Le déménagement de l’ambassade « porterait atteinte à toute possibilité de paix durable dans la région et à la réputation internationale du Royaume-Uni », argumente-t-il.
Solution à deux États
L’archevêque de Westminster, figure principale de l’Église catholique d’Angleterre et du pays de Galles, s’inscrit dans la ligne du Saint-Siège et des différents Papes. « Le Pape François et les chefs des Églises de Terre Sainte ont appelé depuis longtemps au maintien du statu quo international sur Jérusalem, en accord avec les résolutions des Nations unies en la matière. La ville doit être partagée comme un patrimoine commun et ne jamais devenir le monopole exclusif d’aucune partie», poursuivre-il dans sa lettre.
C’est pourquoi le cardinal Nichols affirme qu’il n’y a aucune raison valable à un tel déplacement. Il demande ainsi « acompte » au premier ministre « de reconsidérer l’intention exprimée et de concentrer tous les efforts sur la recherche d’une solution à deux États, qui pourrait à Jérusalem de se voir garanti un statut spécial ».
Ce projet des autorités britanniques a fait bondir également le Premier ministre palestinien, Mohammad Shtayyeh qui considérait qu’une telle décision, si elle était prise, signifiait «la reconnaissance tacite de l’annexion de la ville par Israël, ce qui encouragerait l’État occupant», at-il déclaré lors d’une réunion du gouvernement palestinien.