Après le coup d’État perpétré le 30 septembre dernier au Burkina Faso, renversant le président Paul Henri Damiba, l’auteur du putsch, le capitaine Ibrahim Traoré, désormais chef d’État, appelé au soutien de tous, s’adressant aux diplomates accrédités dans son pays. Les nouvelles autorités burkinabés devront relever des défis importants de sécurité.
Entretien réalisé par Myriam Sandouno – Cité du Vatican
«Nous attendons le soutien de tous, pour sauver nos terres, notre population», a affirmé le capitaine Ibrahim Traoré dans un communiqué. Le nouvel homme fort du pays, a évoqué la question sécuritaire, un motif sur lequel il s’est appuyé pour justifier son coup d’état.
Ce pays d’Afrique de l’Ouest est depuis 2015, meurtri par des attaques terroristes de groupes armés affiliés à Al-Qaida et au groupe État islamique, qui ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelques deux millions de personnes. Le contrôle d’une majorité du territoire échappe à l’État, notamment du côté des frontières avec le Mali et le Niger.
Le plus jeune chef d’État du monde, le capitaine Ibrahim Traoré, âgé de 34 ans ayant vécu deux coups d’états dans l’espace de huit mois, face désormais à ces défis sécuritaires, a assuré qu’il ne peut qu’ expédier «les affaires courantes», jusqu’à la désignation d’un nouveau président de transition civil ou militaire par des «Assises nationales», rassemblant selon lui, les forces politiques et la société civile.
Pour Francis Laloupo, journaliste, enseignant en géopolitique et essayiste, il est important de savoir «si les militaires sont en mesure de gérer la situation au Burkina Faso, et de pouvoir conserver leur autonomie, en ayant surtout la capacité de décider de leur propre destin».