Il a appelé tous les dirigeants – au sein du Conseil, sur le continent et au-delà – à ne ménager aucun effort pour soutenir l’UA afin qu’elle puisse atteindre ses objectifs.
« Un partenariat unique »
L’organisme de 55 membres a été fondé en juillet 2002, et les ambassadeurs se sont réunis pour discuter de la façon dont la collaboration des Nations Unies avec l’organisation s’est développée et des progrès qui doivent encore être réalisés.
« Au cours des 20 dernières années, les Nations Unies et l’Union africaine ont développé un partenariat unique, ancré dans les principes de complémentarité, de respect et d’appropriation africaine – un partenariat qui est devenu une pierre angulaire du multilatéralisme», a déclaré M. Guterres.
Il a énuméré certains des derniers faits saillants de leur coopération, notamment des initiatives visant à soutenir le retour rapide à l’ordre constitutionnel au Burkina Faso, en Guinée et au Mali, menées conjointement avec le bloc régional ouest-africain, la CEDEAO.
Menaces terroristes et gouvernance
Abordant les défis actuels en Afrique, le chef de l’ONU a déclaré que le recours à la force « est trop souvent considéré comme la seule méthode pour résoudre les différends ».
Le continent a également vu une augmentation des changements anticonstitutionnels de gouvernementtandis que des affiliés aux groupes extrémistes Daech et al-Qaïda mènent des attaques meurtrières au Sahel et tentent d’étendre leur portée.
En outre, des conflits prolongés et des situations humanitaires désastreuses continuent d’affecter la Corne de l’Afrique, l’Éthiopie, l’est de la République démocratique du Congo, le Mali, le Soudan et la Libye.
Détecter les conflits en amont
« La violence contre les femmes, en particulier les femmes défenseures des droits humains, est en augmentation », a-t-il poursuivi. « Nous assistons également à une augmentation de la désinformation et des discours de haine – souvent utilisés comme armes de guerre. »
Le Secrétaire général a déclaré que la solution était claire. Les États africains doivent développer la capacité de détecter les premiers signes de conflits et prévenir leur escalade dans la violence.
« Il est tout aussi essentiel de combler les lacunes en matière de gouvernancey compris les restrictions aux droits de l’homme et aux libertés, qui compromettent la stabilité et le développement durable », a-t-il ajouté.
Agir sur le climat
Le chef de l’ONU a également souligné la nécessité de lutter contre l’urgence climatique, qui provoque des catastrophes telles que la sécheresse, les ouragans et les crues soudaines.
Pour beaucoup d’Africains, le changement climatique « n’est pas une menace lointaine, mais une réalité quotidienne »a-t-il dit, même si le continent contribue à peine aux émissions mondiales de gaz à effet de serre.
« C’est un cas d’école d’injustice morale et économique », a-t-il déclaré.
M. Guterres a félicité les nombreux États, régions et municipalités africains qui prennent des mesures climatiques audacieuses, malgré de sérieux défis.
Appel aux pays riches
À quelques semaines de la conférence des Nations Unies sur le changement climatique COP27 en Égypte, il a exhorté les gouvernements riches à tenir ses engagements fournir 100 milliards de dollars par an pour soutenir l’atténuation et l’adaptation dans les pays en développement.
« La COP27 doit également fournir des actions concrètes sur les pertes et dommages », a-t-il déclaré. « Ce n’est pas seulement une question de confiance entre pays développés et pays en développement. Pour de nombreux pays, et particulièrement en Afrique, il est une question de survie.”
Pendant ce temps, la pandémie de COVID-19 et la guerre en Ukraine ont contribué à alimenter une crise mondiale sans précédent du coût de la vie, avec des impacts sociaux et économiques désastreux.
Les personnes les plus vulnérables du monde ont été les plus durement touchées.
Qualifiant la situation d' »inacceptable », le chef de l’ONU a rappelé son récent appel à une augmentation massive de l’aide au développement.
« Les institutions financières internationales et les banques multilatérales doivent supprimer les obstacles qui empêchent les pays en développement d’accéder aux financements dont ils ont besoin. Nous avons également besoin d’un mécanisme efficace d’allégement de la dette mondiale. De nombreux pays africains ont un besoin urgent que ce mécanisme fonctionne », a-t-il déclaré.
Accès pour l’Afrique
Dans son exposé au Conseil, Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA, a déclaré que l’Afrique est « la question la plus débattue aux Nations unies ».
Quelque 70 % des missions de maintien de la paix de l’ONU s’y trouvent, et il se demande combien de millions de dollars ont été dépensés et quel en a été le résultat.
M. Faki, qui a participé par vidéoconférence, a déclaré que l’Afrique avait fait des sacrifices dans la poursuite de la paix et de la sécurité.
« L’Afrique est encore confrontée à de nombreux défis et nous avons besoin d’autres choses au-delà des déclarations. Nous devons fixer un calendrier pour discuter de l’avenir de l’Afrique », a-t-il déclaré en français.
Le continent doit également avoir accès à « l’univers illimité de la science et des nouvelles technologies », a-t-il ajouté.
Renforcer les liens
« Qu’une partie de la planète ne continue plus à plier sous le poids de son opulence tandis que l’autre moitié gémit sous les affres de la faim et de la misère », a-t-il déclaré.
M. Faki a appelé à renforcer davantage le partenariat ONU-UA, en particulier entre leurs agences spécialisées, leurs envoyés spéciaux et leurs organes respectifs de maintien de la paix et de la sécurité.
« L’affaire de la paix en Afrique est trop complexe pour ne pas ouvrir les couloirs de la recherche de ses solutions à nous tous dans le respect, l’égalité, la solidarité, l’inclusion et le partage », a-t-il déclaré.