Le ministre a souligné l’engagement de l’Inde envers le multilatéralisme, comme en témoigne, a-t-il dit, la décision de fournir des vaccins à plus de 100 pays, de fournir des secours en cas de catastrophe aux personnes en détresse et de s’associer à d’autres pays, en mettant l’accent sur la croissance verte, une meilleure connectivité, la livraison numérique et la santé accessible.
M. Jaishankar a déclaré que l’Inde comble les lacunes des besoins humanitaires dans les pays et régions voisins, mentionnant la fourniture de 50 000 tonnes métriques de blé et de plusieurs tranches de médicaments et de vaccins envoyés à l’Afghanistan, l’extension de 3,8 milliards de dollars de crédit au Sri Lanka pour du carburant, des produits de base et des règlements commerciaux, ainsi que la fourniture de 10 000 tonnes d’aide alimentaire et de vaccins au Myanmar.
De quel côté sommes-nous ?
Passant à la guerre en Ukraine, M. Jaishankar a soulevé la question de savoir si l’Inde était du côté de l’Ukraine ou de la Russie.
« L’Inde est du côté de la paix et y restera fermement », a-t-il déclaré. « Nous sommes du côté qui respecte la Charte des Nations Unies et ses principes fondateurs. Nous sommes du côté qui appelle au dialogue et à la diplomatie comme seule issue ».
Il a poursuivi en notant qu’avec l’augmentation des prix de la nourriture, du carburant et des engrais, il est dans l’intérêt de la communauté internationale de travailler de manière constructive pour trouver une solution rapide à la guerre.
Le monde « prêt pour un changement transformationnel »
Notant que la pandémie de COVID-19 a remis en question la nature trop centralisée de la mondialisation, M. Jaishankar a déclaré que le monde est prêt pour un « changement transformationnel ». La guerre en Ukraine et les événements climatiques ont également, a-t-il poursuivi, ajouté aux bouleversements auxquels le monde est déjà confronté.
Le ministre a déclaré que l’Inde poursuivait l’action climatique et la justice climatique, et se tenait prête à « soutenir toute entreprise collective et équitable visant à protéger notre environnement et à favoriser le bien-être mondial ».
L’approche de l’Inde, a-t-il expliqué, est basée sur les principes de respect mutuel et d’appropriation nationale avec un engagement envers le développement durable pour tous, et il a annoncé que, alors qu’elle assume la présidence de l’organisation des économies avancées du G20, l’Inde travaillera avec d’autres membres pour s’attaquer aux graves problèmes de la dette, de la croissance économique, de la sécurité alimentaire et énergétique et de l’environnement.
« Tolérance zéro face au terrorisme »
L’Inde mettra fin à son mandat de membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU en 2022, et M. Jaishankar a noté certaines des réalisations du pays au cours de son mandat.
Au Conseil de sécurité, a-t-il dit, l’Inde s’est concentrée sur des préoccupations telles que la sécurité maritime, le maintien de la paix et la lutte contre le terrorisme. Sur ce dernier point, il a mentionné la réunion spéciale du Comité contre le terrorisme cette année, organisée en Inde, qui préside le Comité, et a invité les États membres à y participer.
La réunion se concentrera sur les technologies nouvelles et émergentes, et M. Jaishankar a déclaré qu’une nouvelle architecture mondiale est nécessaire, en réponse aux nouveaux outils technologiques qui sont déployés contre des sociétés ouvertes, diverses et pluralistes.
« Ayant supporté le poids du terrorisme transfrontalier pendant des décennies, l’Inde préconise fermement une approche de ‘tolérance zéro' », a annoncé M. Jaishankar. « À notre avis, rien ne justifie un acte de terrorisme, quelle qu’en soit la motivation.
Et aucune rhétorique, aussi moralisatrice soit-elle, ne pourra jamais cacher des mains tachées de sang ».\
Réforme « anachronique » du Conseil de sécurité
La réforme du Conseil de sécurité est nécessaire car elle est actuellement « anachronique et inefficace », a affirmé le ministre. Il l’a décrit comme profondément injuste, privant des continents et des régions entiers d’une voix dans un forum qui délibère sur leur avenir.
M. Jaishankar a demandé que des négociations sérieuses sur la question soient résolues et que des négociations sérieuses se déroulent sincèrement, plutôt que d’être bloquées par des tactiques procédurales.
« Nous croyons et défendons que ce n’est pas une ère de guerre et de conflit », a conclu M. Jaishankar. « Au contraire, l’heure est au développement et à la coopération… Il est vital que nous continuions à croire en la promesse de la diplomatie et à la nécessité de la coopération internationale. »