Des élections générales, à la fois présidentielle, parlementaires et fédérales, auront lieu au Brésil, dimanche 2 octobre. Dans un pays fracturé où la crise alimentaire touche 33 millions de personnes sur 212 millions, l’épiscopat évoque un « cadre social grave », et invite à la vigilance sur plusieurs thèmes, sociaux comme bioéthiques.
Delphine Allaire (avec Fides) – Cité du Vatican
Parmi les 12 candidats, le président sortant, Jair Bolsonaro, et Luiz Inácio Lula da Silva, plus connu sous le nom de «Lula», ancien président de 2003 à 2011, devait s’affronter. Ce dernier avait été arrêté en 2018, en pleine campagne électorale, ce qui avait conduit à la victoire de Bolsonaro. En 2021 toutefois, la Cour suprême brésilienne a déclaré nulles et non avenues les condamnations à son rencontre.
Selon un dernier sondage de l’institut Datafolha, paru le 15 septembre, Lula est crédité de 45% des intentions de vote contre 33% pour le président sortant Bolsonaro, qui brigue un nouveau mandat de quatre ans. Les élections se déroulent dans un pays divisé qui connaît une grave crise économique et sociale. Un contexte abrasif, dans lequel les évêques ont déjà pris la parole.
Défense de la vie, des droits humains et sociaux
Dans un message publié à l’issue de leur 59e assemblée générale début septembre, définissant le cadre social comme «très grave» et la nécessité de «changements urgents», les évêques brésiliens invitaient «à participer aux élections et à voter avec conscience et responsabilité ». Ils ont incité à choisir les projets de candidats engagés dans la défense intégrale de la vie, dans toutes ses étapes, sans oublier les droits humains et sociaux et la maison commune.
Ces jours-ci, l’épiscopat brésilien (CNBB) a commencé un cycle de rencontres avec les candidats aux élections, en suivant un « protocole » qui vise à garantir la position non partisane de l’Église, traitant les candidats sur un pied d’égalité, et respectant l’autonomie des fidèles dans l’expression de leur vote.
La CNBB présentera à chaque candidat ses contributions à la construction d’un pays plus juste, plus solidaire et plus fraternel, et abordera les thèmes suivants : accord Saint-Siège-Brésil, défense de la maison commune, défense de la démocratie, défense de l’État laïque, défense intégrale de la vie, économie de François, éducation et pauvreté, exclusion et justice sociale.