Dans un message signé le 20 août par Mgr Angelo Massafra, responsable de la section Sauvegarde de la Création, le Conseil des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE) relance l’urgence d’une conversion des habitudes et des attitudes pour enrayer le désastre auquel la planète est confrontée en termes de pollution, d’incendies et de guerres.
Gabriella Ceraso – Cité du Vatican
Les immenses dommages environnementaux liés à la guerre, aux incendies et à la pollution, intimant d’urgence une «conversion sérieuse des attitudes et des habitudes». La main de l’Homme qui détruit peut encore mettre un terme à cette destruction et les chrétiens doivent être des initiateurs. Tel est le message lancé par le Conseil des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE), publié ce 20 août, en vue de la prochaine Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création, le 1er septembre prochain. Une date, rappelons-le, à laquelle commencera également le Temps de la Création, moment privilégié pour les chrétiens de réfléchir et d’agir pour protéger notre environnement, don de Dieu à l’Homme.
Les évêques s’unissent au message du Pape François, écrit en vue de cette journée et rendu public le 16 juillet dernier. Ils relaient ainsi le contenu et l’appel faits aux dirigeants mondiaux, à un moment où «plusieurs parties du monde ont été touchées par la dévastation des incendies qui ont détruit une grande partie des espaces verts de la planète», rappellent-ils.
Passage à l’ère du «pyrocène»
C’est une véritable catastrophe sur le Vieux Continent, imputable à 97% à la main de l’Homme. Dans les 27 pays de l’Union européenne – rapporte le message en rapportant des estimations récentes – depuis le début de l’année, les feux ont déjà dévasté un total de 517 881 hectares, contre les 470 359 de l’année précédente. Ce qui est particulièrement préoccupant est ce qui a été établi par les chercheurs : c’est-à-dire le passage de notre époque (Antropocène) à la suivante, à laquelle ils ont déjà donné le nom de « pyrocène » [ère du feu], dont les effets sont déjà visibles. Ce nom fait référence au fait que les émissions de CO₂ ont atteint les niveaux que la planète n’a pas connus depuis plus de 3 millions d’années.
L’écocide des guerres
A tout cela s’ajoute les immenses dommages environnementaux causés par les conflits, soulignent les évêques. Ceux liés à la guerre en Ukraine sont encore incalculables, mais des conséquences en termes de cancers et de maladies respiratoires sont déjà à prévoir. Mais on peut utiliser le triste terme déjà en vogue dans les années 60 «d’écocide», inventé à la suite de la campagne militaire au Vietnam. À cela s’ajoute la pollution de l’air causée par la combustion des installations pétrolières au Koweït pendant la guerre du Golfe (1990-1991), ou encore la contamination des sols et des cours d’eau au cours des guerres au Yémen et en Syrie.
Une main qui sauve
Tout n’est pas encore perdu. «Si la main de l’homme est la cause principale de cet état de choses, il y a aussi lieu d’espérer que cette même main puisse y mettre un terme», écrivent les évêques. Ainsi, il est opportun de relancer le message du Pape pour le 1euh septembre prochain, « non pas une exhortation pieuse, mais un véritable défi lancé aux puissants de la Terre et aux dirigeants des nations», richesses et pauvres, «ainsi que l’appel à des attitudes de conversion concrètes de la part de tous les chrétiens, afin que nous les Hommes soyons cette main capable de freiner une destruction annoncée», affirment-ils.
Les évêques d’Europe font entendre au monde les demandes de la planète qui crient sa douleur. Un « cri amer» que le Seigneur pourra entendre, espèrent-ils, en accordant à l’humanité un «cœur capable de compassion». De là peut naître les «gestes concrets» à partir de se fera la recomposition de l’harmonie de l’univers. La Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création le 1er septembre, devrait être une occasion de mais surtout de «conversion» des attitudes et des habitudes.