« L’Éthiopie est confrontée à une situation humanitaire pour le moins très difficile », a déclaré Stéphane Dujarric aux journalistes au siège de l’ONU à New York lors d’un point de presse régulier.
Plus de 24 millions de personnes ont reçu une aide humanitaire cette année, y compris une aide alimentaire pour plus de 20 millions, une aide agricole ainsi que des services d’eau, d’assainissement et d’hygiène pour plus de trois millions chacun.
Dans le même temps, a-t-il dit, « certaines parties du pays risquent d’être inondées dans les semaines à venir et plus de 1,7 million de personnes sont susceptibles d’être touchées, dont plus de 400 000 hommes, femmes et enfants à risque de déplacement ».
Combats dans la région du Tigré
Dans le même temps, le secrétaire général António Guterres s’est dit « profondément choqué et attristé par la nouvelle de la reprise des hostilités en Éthiopie ».
Le chef de l’ONU a lancé un appel pressant pour une cessation immédiate des hostilités et la reprise des pourparlers de paix entre le gouvernement et le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).
« Éthiopiens, Tigréens, Amharas, Oromos, Afars, ont déjà trop souffert », a déclaré M. Guterres a déploré.
Le Secrétaire général a également demandé la pleine garantie de l’accès humanitaire aux personnes dans le besoin et le rétablissement des services publics.
La guerre a éclaté au Tigré en novembre 2020 et s’est propagée dans les pays voisins Afar et Amhara il y a un an.
Protection de première ligne nécessaire
Dans une évolution positive, le porte-parole a souligné que le deuxième lot de 840 tonnes d’engrais pour soutenir les agriculteurs pendant la saison des semis était arrivé au Tigré.
Cependant, a-t-il poursuivi, l’ONU est « très inquiète pour les civils dans les zones de première ligne et appelle toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire pour assurer leur protection ».
Le responsable de l’ONU a cité un exemple de l’impact déclenché par la reprise des combats, soulignant un incident ce matin-là, lorsque les forces du Tigré sont entrées de force dans l’entrepôt du Programme alimentaire mondial (PAM) à Mekelle, emportant 12 camions-citernes pleins de 570 000 litres de carburant.
Les stocks de carburant devaient être utilisés uniquement à des fins humanitaires pour distribuer des vivres, des engrais et d’autres articles de secours d’urgence.
« Cette perte de carburant aura un impact sur les opérations humanitaires de soutien aux communautés du nord de l’Éthiopie », a déclaré M. dit Dujarric.
« Nous condamnons tout pillage ou confiscation de biens ou de locaux humanitaires, et nous appelons toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et à respecter le personnel, les activités, les biens et les biens humanitaires ».