Le Programme alimentaire mondial (PAM), l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, le HCR et le Service des réfugiés et des rapatriés du gouvernement éthiopien (RRS) ont lancé un appel à l’aide car sans cela, le PAM manquera de nourriture pour les réfugiés d’ici octobre.
La crise imminente exposera les familles vulnérables au risque de dénutrition, de carences en micronutriments et de vulnérabilité accrue aux maladies, ont averti les agences.
« Trois quarts de million de réfugiés n’auront rien à manger dans quelques semaines à moins que nous ne recevions un financement immédiatement », a déclaré Claude Jibidar, représentant du PAM et directeur de pays pour l’Éthiopie.
Réductions de rationnement
La réduction des rations est un problème auquel le PAM doit depuis longtemps faire face.
Les rations alimentaires destinées aux réfugiés en Éthiopie ont d’abord été réduites de 16 % en novembre 2015, puis de 40 % en novembre 2021 et enfin de 50 % en juin 2022.
L’impact de ces coupes a été amplifié par les limitations mondiales de la disponibilité alimentaire, le choc économique généralisé, la hausse des prix des aliments et de l’énergie, les retombées de la COVID-19 et les conflits armés.
Impact des coupes
Pour comprendre l’impact des réductions de rations sur les réfugiés, le PAM, le HCR et le RRS ont mené en avril une évaluation rapide sur 1 215 ménages des camps de réfugiés dans les régions concernées.
Les résultats montrent que la plupart avaient fait face à l’insécurité alimentaire en réduisant le nombre de repas pris par jour, en consommant des aliments moins chers ou en limitant les portions de repas.
L’évaluation conjointe a également révélé que les ménages prennent des mesures désespérées pour compenser les coupes budgétaires.
Répercussions sur le financement
Les réductions de financement ont contraint les réfugiés à compter sur un approvisionnement alimentaire toujours limité, ce qui augmente la probabilité de conflits liés aux ressources.
Les données montrent que de nombreuses familles comptent sur les enfants pour générer un revenu supplémentaire afin de se nourrir.
D’autres ménages ont été contraints d’emprunter de l’argent, comptant sur des amis ou des parents pour leur subsistance.
« Nous avons un manque à gagner de 73 millions de dollars pour les besoins minimaux des réfugiés et nous sommes profondément préoccupés par le fait que si les réductions de financement se poursuivent, ils pourraient envisager de retourner dans leur lieu d’origine lorsque ce n’est pas sûr », a averti M. Jibidar.
Prendre part
Plus de ressources doivent être mobilisées pour répondre aux demandes alimentaires immédiates, et des investissements intelligents doivent être faits pour donner la priorité à l’agriculture durable.
« La priorité pour nous tous doit être de rétablir l’assistance au moins aux niveaux minimums pour les réfugiés, qui dépendent tous uniquement de l’aide en espèces et alimentaire du PAM pour leur survie », a déclaré le directeur de pays des Nations Unies.
Avec une réponse immédiate des donateurs, le PAM serait en mesure d’acheter de la nourriture disponible dans la région pour répondre aux besoins alimentaires des réfugiés et également de transférer de l’argent aux réfugiés, leur donnant le choix de la manière de répondre à leurs besoins immédiats et de stimuler les marchés locaux.
Soutien nécessaire
Les agences ont mis en place un système efficace pour identifier les besoins d’assistance alimentaire des réfugiés grâce à une vérification biométrique, des mécanismes de responsabilisation et des programmes d’octroi d’une assistance alimentaire et en espèces mensuelle.
Le trio a appelé tous les partenaires à redoubler d’efforts pour répondre à leurs besoins alimentaires immédiats et à long terme conformément aux engagements internationaux.
Pendant ce temps, le PAM, le HCR et le RRS continueront de compter sur les donateurs pour un soutien financier étendu basé sur le principe de la responsabilité partagée pour la mise en œuvre des activités humanitaires de base qui sauvent des vies.