« Sans précédent » est le mot utilisé par la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) pour décrire la situation mondiale des réfugiés cette année. rapport annuel. Un nombre impressionnant de 82 millions d’hommes, de femmes et d’enfants sont classés comme « déplacés ».
Cela équivaut à 1 personne sur 97 sur la planète.
Et sur ces 82 millions, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) estime que près de 27 millions sont des réfugiés.
Le 1951 Convention sur les réfugiés et son Protocole de 1967 définissent réfugié comme « une personne qui se trouve en dehors de son pays de nationalité ou de résidence habituelle ; a une crainte fondée d’être persécuté en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques ; et ne peut ou ne veut se réclamer de la protection de ce pays ou y retourner, par crainte d’être persécuté ».
Les deux tiers de ces réfugiés fuient cinq pays, dont trois, comme décrit par l’USCIRF, se livrent à une « persécution systématique, continue et flagrante » de diverses communautés religieuses. Ces trois pays, l’Afghanistan, la Birmanie et la Syrie, sont connus pour violer les droits des religions minoritaires.
La crise des réfugiés ne disparaît pas, pas plus que les raisons pour lesquelles les gens fuient leur pays d’origine.
Ayant fui une telle persécution, les problèmes d’un réfugié ne sont pas terminés. Les demandeurs d’asile sont souvent refoulés, se voient refuser l’entrée dans le pays vers lequel ils ont fui, s’enlisent dans les formalités administratives et la détention et, dans de nombreux cas, font l’objet de harcèlement de la part d’agents infiltrés placés dans le nouveau pays d’origine du réfugié par le pays même il a fui. L’intimidation va de l’abus individuel à la pression exercée par l’agent sur le nouveau pays d’origine du réfugié pour le rapatrier dans l’ancien pays afin qu’il subisse davantage d’abus, d’emprisonnement et pire encore.
On lit le rapport de l’USCIRF et on perçoit l’effort nécessaire pour tenter de relater sans passion des faits et des chiffres douloureux :
- Afghanistan : assassinats ciblés, sévères restrictions des droits des femmes et violence dans un pays déjà sous le choc après plus de quatre décennies de bouleversements politiques et naturels. Les talibans continuent de persécuter les minorités religieuses et punir sévèrement ceux qui n’adhèrent pas à leurs opinions extrémistes ou qui ne suivent pas d’autres voies religieuses. 3,5 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays, fuyant leurs maisons, et 120 000 autres, y compris des minorités religieuses, ont été évacuées après la prise de pouvoir par les talibans.
- Birmanie : La plupart des 1,2 million de réfugiés fuyant le pays sont des Rohingyas à prédominance musulmane qui, après avoir enduré une discrimination et des violences systématiques, ont connu une intensification des abus en 2017, lorsque l’armée birmane s’est livrée à des massacres et à des viols, forçant plus des trois quarts des un million de personnes à fuir vers le Bangladesh en quelques jours. D’autres États d’Asie du Sud-Est ont refusé d’admettre ces réfugiés.
- République centrafricaine (RCA) : les guerres de religion ont entraîné la destruction de la quasi-totalité des mosquées du pays et déplacé plus de 600 000 personnes qui ont fui vers le Cameroun, le Tchad et d’autres pays voisins. La plupart des personnes déplacées étaient des musulmans.
- Nigeria : La violence, l’intimidation, l’enlèvement et l’exécution ont été à l’ordre du jour alors que des groupes militants islamistes ont attaqué ceux qui étaient considérés comme des « apostats ». 300 000 Nigérians ont fui vers les pays voisins avec 2 millions supplémentaires de déplacés internes. Des camps de personnes déplacées ont été attaqués tandis que d’autres ont tout simplement été fermés par leur propre gouvernement malgré les protestations des organisations de défense des droits de l’homme. De plus, le gouvernement camerounais a forcé revenu environ 100 000 réfugiés nigérians à faire face aux horreurs mêmes qu’ils avaient fuies, suscitant la condamnation du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.
L’USCIRF recommande que l’administration américaine améliore et élargisse les admissions de demandeurs d’asile. (Les États-Unis, qui avaient considérablement abaissé le plafond des personnes acceptées de 95 000 à 15 000 ces dernières années, l’ont relevé l’année dernière à 125 000, y compris ceux qui cherchent à se libérer de la persécution religieuse.)
Personne ne pense que c’est une solution facile. La crise des réfugiés ne disparaît pas, pas plus que les raisons pour lesquelles les gens fuient leur pays d’origine. Les États-Unis, nation au grand cœur qu’ils sont, sont également le plus grand donateur de l’agence pour les réfugiés du HCR et fournissent une aide humanitaire à ceux qui ont fui vers d’autres pays, tout en aidant leurs pays d’accueil. Mais, bien que vital, cela n’arrêtera pas le saignement. La seule solution durable est de s’attaquer à la cause profonde et d’insister auprès des individus, des communautés, des gouvernements locaux et nationaux et de la cour de l’opinion publique pour que le droit humain à la liberté religieuse soit garanti, partout, pour toujours.