Un de mes beaux-parents canadiens est membre de la Première Nation Sagkeeng (au Canada, les peuples autochtones sont appelés « Première nation »). Un jour, on lui a refusé un service dans un magasin d’antiquités. « Nous ne voulons pas de votre espèce », a déclaré le commerçant en lui montrant la porte.
Quelques semaines plus tard, il réapparut au magasin, cette fois en uniforme complet, dans son poste d’officier supérieur de la Gendarmerie canadienne, répondant à l’appel d’urgence du commerçant signalant un vol. Ne le reconnaissant pas du tout, elle lui accorda tout le respect qu’exigeait son uniforme et le remercia plusieurs fois de son aide.
C’est une histoire connue dans le monde entier. Pour les fanatiques, les opportunistes et les imbéciles, être indigène est un signe d’infériorité. Au fil des siècles, les peuples autochtones, qu’il s’agisse des Hadzabe de Tanzanie vieux de 40 000 ans, des Yakye Axa du Paraguay, des Okieks du Kenya ou des Nimiipuu de l’Idaho (plus connus sous le nom de Nez Percé), ont vu leurs terres sacrées profanées. , leur peuple décimé, leurs droits territoriaux, leur culture et leur langue ignorés et surtout, les droits à leur propre identité menacés.
Par l’invasion, la colonisation, les manœuvres légales et la destruction des ressources (témoignez l’action planifiée et systématique du gouvernement américain annihilation de la principale source de nourriture, de vêtements et d’abris des Indiens des Plaines, le bison, au 19e siècle), les conquérants non autochtones, les politiciens et les ensacheurs de tapis ont repoussé les autochtones chaque fois que cela leur convenait. Eux, leurs terres et leurs coutumes n’étaient qu’un ennui qui les gênait.
Ces dernières années, cependant, les droits des peuples autochtones sur les terres, les territoires et les ressources ha été reconnu dans les tribunaux du monde entier. L’ONU a pris part au tollé croissant au nom des peuples autochtones, qui, avec 476 millions d’âmes dans 90 pays, comprennent plus de 6 pour cent de la population de la planète, plus d’un tiers de plus que la population des États-Unis.
Pour les fanatiques, les opportunistes et les imbéciles, être indigène est un signe d’infériorité.
En septembre 2007, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la Déclaration universelle des droits des peuples autochtones par un vote de 144 contre 4. Les 4 votes contre – les États-Unis, le Canada, la Nouvelle-Zélande et l’Australie – ont ensuite renversé leur position et adopté la déclaration.
De plus, une commémoration annuelle, la Journée internationale des peuples autochtones des Nations Unies, a lieu à cette période de l’année comme une occasion, par le biais de forums et de discussions, de reconnaître les populations autochtones comme les détenteurs d’une majestueuse tapisserie de cultures, de traditions, de langues et de systèmes de connaissances.
Bien qu’un certain nombre de populations autochtones aient réussi à s’extirper du gouvernement dominant de leur terre et à maintenir leur identité et leur autonomie, beaucoup d’autres souffrent des inégalités d’éducation et d’opportunités qui sont le droit de naissance de tous les êtres humains – les peuples autochtones étant encore près de trois fois plus susceptibles de vivre dans l’extrême pauvreté par rapport à leurs homologues non autochtones.
Le thème de la Journée internationale des peuples autochtones des Nations Unies de cette année est « Ne laisser personne de côté : les peuples autochtones et l’appel à un nouveau contrat social ». Un contrat social est une garantie non écrite d’égalité des chances et d’inclusion dans les avantages et les décisions d’une société. C’est quelque chose que la population dominante de n’importe quelle terre tient généralement pour acquis ; c’est aussi normal et attendu que l’inspiration et l’expiration. Mais pour une communauté marginalisée – une communauté dont la culture et la dignité ont été balayées au nom du « progrès » – ce n’est pas moins fondamental et devrait être tout aussi attendu.
Des avancées ont été faites. Ici et là, par l’intermédiaire des tribunaux et des organes législatifs, les peuples autochtones ont obtenu l’accès aux droits qui avaient toujours été les leurs mais qui leur avaient été refusés.
Plus important encore, cependant, les changements dans la justice doivent s’accompagner de changements dans le cœur.
Mon beau-frère canadien le sait malheureusement trop bien.